Après avoir collé toutes les couches de tendon et avoir attendu 6-7 semaines pour le séchage, nous réalisons différentes petites mises au point avant de tenter de bander d’arc.

81 chanvreDans certains livres, nous pouvons lire que certains arcs chinois étaient réalisés avec de la fibre de chanvre plutôt que du tendon. Il s’agit d’une fibre pouvant atteindre plus de 2-3 m de long, ce qui représente un grand avantage par rapport au tendon (facilité de pose, fibre continue sur tout l’arc.
Il est encore assez facile de nos jours de trouver des tresses de chanvre au magasin de bricolage (rayon plomberie), pour un prix ridicule (2-3 euros) et une longueur d’environ 1m.
Toutefois, le chanvre a la propriété de gonfler lorsqu’il est humide, ce qui donne certainement un effet différent que le tendon.
Dans notre cas, nous allons placer une dernière fine couche de chanvre pour obtenir une surface plus lisse. Il servira aussi à faire les renforts enroulés autour de l’arc (plus simple avec une tresse de 1m que des morceaux de 20-25 cm).

82 chanvre colléLe chanvre se pose un peu différemment, surtout que nous avons tenté de le faire sans le plonger dans l’eau auparavant. Le matériau est donc plus sec et semble moins bien adhérer lors de la pose, ce qui nécessite plus de colle pour l’humidifier correctement et le faire adhérer. Espérons que cette expérience ne sera pas une mauvaise idée.
La couleur est un peu plus foncée que le tendon sec, mais cela n’est pas vraiment flagrant. La principale différence est la texture plus lisse, mais cela provient essentiellement du fait que notre tendon n’était pas totalement défibré. Visuellement, il serait donc possible de se tromper entre chanvre et tendon.

83 fente poignée83 creux extrémitésLors de la pose des cornes, il ne nous avait pas été possible de les placer correctement bout à bout (au centre de l’arc). De même, les plaquettes ajoutées aux extrémités se sont légèrement disjointes à cause de la tension du tendon lors du séchage.
Après près de 2 mois de séchage, il semble que l’arc ne bouge plus. Cela semble donc être le bon moment pour refermer ces espaces en y enfonçant une plaquette de corne. Le moyen opté est simplement de réaliser une entaille à la scie et d’y introduire une plaquette de corne légèrement trop large que l’on entre de force (à l’aide d’un sert-joint) après y avoir placé de la colle. Cela a pour effet de bien maintenir les morceaux de cornes les uns contre les autres (pas de jeu qui serait malvenu pour l’efficacité de l’arc).
Une fois les plaquettes collées, il suffit de poncer le tout pour avoir une résistance continue côté ventre de l’arc.

84 siyahs 184 siyah 2Les siyahs ne sont pas parfaitement dans l’axe de l’arc, à cause d’une légère déformation lors du séchage du tendon, mais aussi lors de leur fixation au bambou. Les siyahs sont aussi trop larges et épais. Maintenant que le tendon est sec, il est temps de donner leur forme définitive.
Un tracé au stylo permet de déterminer la matière à retirer en largeur puis en épaisseur. Nous réalisons cette tâche à la ponceuse puis au papier de verre. Les siyahs seront aussi recoupés en longueur (nous les avions laissés trop longs pour éviter les fissures de séchage du bois).

85 enroulageL’arc ancien de référence semble avoir un enroulage (de tendon certainement) au niveau de la poignée. Ceci permet de bien maintenir les différents éléments composant l’arc. Cela n’a d’ailleurs pas été suffisant pour lui éviter de casser à cet endroit.

Étant donné qu’il s’agit pour nous d’une première tentative de réalisation d’un arc chinois et que notre expérience en arcs composite est encore faible, nous partons du principe qu’il est préférable de prendre plus de précautions que nécessaire. C’est pourquoi nous prévoyons des enroulages de chanvre à plusieurs endroits de l’arc (poignée, mais aussi à la base des siyahs et entre les assemblages de cornes).

 

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Texte, réalisation & photos : Fabien Houssin

CC BY-NC-SA 4.0