Le but du blocus est de stopper tous les accès à la ville ou au château, en empêchant ainsi tout ravitaillement (eau, nourriture, flèches, matériaux…), et tout renfort venu de l’extérieur ou encore toute sortie des assiégés qui pourraient détruire les campements adverses ou appeler de l’aide. Il faut donc se protéger des deux côtés.

Les types de blocus

Il existe deux manières d’effectuer un blocus :
• En plaçant une double enceinte autour de la place forte : une côté château (contrevallation), et une côté campagne (circonvallation). Une grande armée est toutefois nécessaire pour réaliser des fortifications de bois et terre sur plusieurs kilomètres, mais aussi pour surveiller correctement cette double enceinte.
• Le manque d’effectifs, de bois ou de temps empêche régulièrement la réalisation de ce type de fortification. De plus, les défenseurs ont tout intérêt à ralentir la construction de cette enceinte en attaquant régulièrement et en y mettant le feu. On se contente alors de bâtir des fortins appelés redoutes, bretèches ou bastilles qui seront placés à des endroits stratégiques.
Ainsi en 1099 lors du siège de Jérusalem, les croisés se contentent d’établir un camp en face de chaque porte de la ville : ce qui rend impossible toute arrivée massive de vivres ou de renforts pour les assiégés. Ces redoutes sont parfois de véritables petits châteaux de pierre comme la tour du Ramstein édifiée en 1293 lors du siège de l’Ortenberg en Alsace.

 

Le but du blocus

Le blocus a pour but de bloquer tout accès à la place forte et donc de stopper tout approvisionnement. Il permet parfois d’éviter l’attaque de la forteresse, en effet, si les défenseurs étaient trop faibles pour continuer les combats, ils préfèrent alors se rendre.
C’est d’ailleurs parfois la seule méthode pour obtenir un château si l’assaut est sans espoir (accès difficile). Les châteaux de montagne, par exemple, éloignés et avec souvent un seul accès sont difficiles à ravitailler, mais presque inattaquables.
Ainsi, en 1210, au siège de Minerve, que sa position naturelle rend inexpugnable, une machine à contrepoids détruit le passage fortifié qui donne accès au point d’eau de la cité ; la ville se rend après sept semaines.
Il n’est d’ailleurs pas rare que des villageois soient rejetés de la place forte pour économiser les vivres. C’est le cas lors du siège de Château-Gaillard, où ni Anglais ni Français ne voulaient d’eux ! Ils finirent par mourir entre les deux camps !

 

Éviter la famine

Pour éviter ces situations, il existe principalement deux solutions :
• Avoir un puits et de la nourriture à disposition dans le château. On garde des animaux dans le château (basse-cour), des poissons dans les fossés ; cette nourriture est entreposée dans le château, mais aussi dans chaque tour. Ce que beaucoup appellent oubliettes n’est en fait qu’un garde-manger ! Les véritables prisons sont rares. Seuls les prisonniers nobles étaient gardés en vie (pour la rançon !). On préférait tuer les autres plutôt que de les nourrir pour rien, à moins qu’ils aient des informations !
• L’autre solution sera de ménager une porte secrète d’approvisionnement. Il s’agit des « poternes », de petites portes bien gardées menant aux logis ou à la tour maîtresse. Les poternes permettaient également au seigneur de s’échapper sans être vu par l’ennemi.
Il faut signaler que les souterrains cachés, communicants avec d’autres châteaux, sont une légende ! Elle pourrait provenir des poternes menant dans les fossés envahis d’épineux, et où un seul chemin est tracé et maintenu secret ; ou bien de certains souterrains permettant au château de communiquer avec certains ouvrages avancés.

 

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Texte : Fabien Houssin

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