La plupart des dispositifs précédents (blocus, approche…) ont comme but de faciliter l’assaut et de prendre le dessus sur les gardiens de la place forte. En effet, il faudra envoyer le maximum de soldats en même temps pour submerger la défense et prendre la place avec le minimum de pertes.
L’assaut est donc essentiel lors d’un siège, les étapes précédentes sont d’ailleurs souvent entrecoupées de combats et de tentatives ratées de franchir le mur. Ces échecs imposent donc de mettre en place des techniques de siège précédentes.

 

Dans la pratique, l’assaut se fait avec les mêmes armes qu’un combat plus traditionnel, avec toutefois la possibilité de se protéger par les éléments placés durant les travaux d’approche. Il y aura toutefois pratiquement que des soldats à pied. Les archers et arbalétriers seront essentiels pour tenter de tuer les défenseurs qui repoussent les échelles, mais seuls les soldats à pieds pourront prendre réellement la place forte.

 

Il existe plusieurs cas de figure lors d’un assaut :

  • Si une brèche a été percée dans le mur ou dans une porte, les assaillants s’y engouffreront tous ensemble pour amorcer les hostilités et submerger les défenseurs. Ces derniers seront donc en position de faiblesse avec leur nombre bien moins important. Nous comprenons donc que certaines places fortes se soient rendues face à un trébuchet ou une sape prêts à créer une brèche.
  • Dans la majorité des cas, il n’y aura pas de brèche, il faudra donc franchir le mur avec de très hautes échelles peu stables, transportées à plusieurs hommes. Escalader la muraille est donc très dangereux, sous une pluie de flèches, de pierre, d’eau bouillante… Les occupants de la place forte tenteront également de repousser les échelles et de donner des coups de lances aux assaillants en train d’escalader, sans qu’ils ne puissent riposter !
  • Une autre solution sera de tenter de s’introduire discrètement avec un petit nombre d’hommes dans une petite porte de la muraille (poterne) ou une autre ouverture (les latrines par exemple !). Ceci n’est souvent possible que par la ruse. Le but sera alors d’ouvrir les grandes portes de la place au reste de l’armée.
    Par contre, passer par une poterne avec toute l’armée obligerait les assaillants à se battre l’un après l’autre, gênés par les soldats vaincus au sol contre des dizaines de défenseurs rassemblés! Sans oublier les multiples meurtrières dans les couloirs, les assommoirs, les portes ferrés…

 

L’assaut est en principe la dernière manœuvre de l‘assaillant, mais il va de soi que lorsqu’il y a plusieurs enceintes à traverser, il faudra alors utiliser autant de fois ces techniques qu’il y aura de murs ! D’où l’intérêt de réaliser plusieurs enceintes.
Ce sera souvent le cas au début du Moyen Âge et jusqu’au XIIIe siècle où la fortification est composée de multiples murs de terre et de bois (mais aussi de pierre après le XIIe siècle). À cette époque, le blocus et l’assaut étaient pratiquement les seules techniques employées. L’assaut se composait alors d’attaques successives et de recul de l’armée de défense. Il était toutefois utile de prévoir un bélier, des objets incendiaires et des protections individuelles durant l’assaut.
Ce ne sera qu’après le XIIe siècle, suite à la généralisation des fortifications de pierre, que les techniques de siège durent évoluer. Au XIIIe siècle, il commencera à être plus rare de placer plusieurs enceintes (sauf pour les villes). La défense se concentrera sur une forte muraille bien équipée et résistante, avec toujours la possibilité de repli vers la tour maitresse.

 

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Texte : Fabien Houssin

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